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Comment a-t-elle fait pour ne rien entendre ?
Et ne pas voir non plus tous ces nuages noirs…
N’avoir pris garde aux signes ? Les surprendre ?
Pourtant devenus si évidents à l’approche du soir.
Comment a-t- elle pu à ce point se méprendre ?
Et ne pas déceler ces vacarmes l’environnant ;
Ne se souciant, désinvolte, et sans craintes,
Que de sa simple personne, paisible, flânant.
Comment a-t-elle cru être seule dans la plaine ?
Sans s’alarmer des fissures et cratères partout…
De pensées lascives foulant l’herbe en graines,
Ne croyant point, surtout, à l’existence du loup.
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C’est soudain, car toujours est soudain le danger
Lors qu’il se dévoile ; qu’elle tombait à genoux
Sous la déflagration surprenante, contiguë, et
Laquelle teintait l’horizon en rouges et roux.
Or que promptement, par silhouettes hâtives,
Une ribambelle d’enfants accourait en hurlant
Tels biches aux abois, trébuchant, puis furtives
Par la main se tirant, avec peine droit se tenant ;
Poursuivis d’une horde, non de bêtes assoiffées;
Ni de monstres; mais d’une horde d’humains
Tenant, CALÉS sous l’aisselle, âprement plaqués,
A leurs flancs, des mitrailleuses… Les gredins !
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Comment a-t-elle pu rester là sans ne rien faire ?
Ne parvenant à se lever ni à hurler ou appeler…
Comment n’a-t-elle pu se précipiter, volontaire ;
S’élancer vers ce groupe de mioches éparpillés ?
Ayant entre langue et palais goûts de cendres,
Aux yeux les feux et aux tympans crépitements
D’un incendie allant dans les arbres se répandre
Sur la ligne où les confins s’étiraient. Flamboyant.
Ne parvenant pas même à leur tendre les bras,
A en sauver un seul en le prenant contre soi…
Car douloureuse de repentir, et exsangue déjà,
De son sang se vidait. Se mourait. Je le crois.
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MandraGaure
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Marchienne au Pont – Ce soir – Entre 21:47 et 24:23
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…L’image…
«C’était là-bas que le second bombardement a frappé la plage, ces coups de feu visant apparemment les survivants qui fuyaient le site. Au moment de l’explosion, les journalistes présents sur la terrasse ont crié : «Il n’y a que des enfants !»
(The Guardian: 16 juil 2014)
L’artiste israëlien Amir Schiby a crée une image de
Pour honorer leur tragique et courte vie.
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