Par bonheur …
* Je viens tout juste de m’aviser …
* Que je ne suis pas télégraphiste …
* Mais bien poète …
Et ecrivain !
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*
*
* J’ai bien failli me tromper de personne … Et risqué de me prendre pour quelqu’un d’autre que moi …
* Pire encore si possible … De me mettre a cultiver un complexe qui allait m’aliéner ! Car le priver d’écrire,
le poète,
N’est ce pas le condamner à la démence … Lui qui ne fait rien d’autre que transcrire ce qu’il pense ?…
*
* Comme si je n’en avais pas déjà assez comme ça de complexion A assumer ma différence …
*
* Voilà que je me mettais tout bonnement à m’en vouloir d’écrire !!!
A m’en vouloir décrire ? A t’on jamais vu ça ?
Me dis-je à part moi … Pour un écrivain
Qui tente de toute son énergie
A ne pas produire d’écrits vains Se mettre à se morigéner
Parce qu’il utilise la langue écrite
Et qu’il s’y laisse aller ! C’est le monde à l’envers ma foi …
Et rien de moins !…
* – « Où va-t-on ? »
Me dis-je brusquement de ce pas de travers ? Ton destin, c’est d’écrire ma chère !…
*
*
* ( Certes pas que cela mais aussi cela. )
*
* Tu as ce que l’on nommera la plume véloce ! Et quoi donc, qui t’en fera blâme ?…
Laisse la va !…
Courir … Jusqu’à présent il semblerait bien
Que d’aucuns aiment à te lire … Et ne prend pas trop en compte les avis féroces … Qui cherchent en ta parole à te circonscrire …
* Que va tu là penser de toi ? Que trop…
Ou pas assez…
Ou trop long…
Ou trop fourni ou … Trop quoi oui en vérité ? Trop à lire ?… Mais voyons !…
Si tous y sont invités … Personne n’y est obligé !
* Qu’est ce donc là que tous ces ramages ?… S’il te plait, toi, de remplir des pages … Viendrais-tu à te le reprocher ?
* Alors, pour ma chance, me revient à chaque fois , Le petit sourire mutin d’Amadeus disant à l’empereur : « Pas une note de trop ni une note trop peu Majesté ! »
* Chaque vers a son nombre de pieds ? Ce n’est pas donné à tout le monde Que de pouvoir bien composer …
* Vais je me le reprocher ? Moi qui ai reçu en cette galère que l’on nomme vie … Pour m’en défendre … Ce magique talent de pouvoir m’exprimer par écrit !?
Vais-je m’en déprendre ?… *
*
*
* Allons donc …
* Je me sens mieux là un tantinet … Il y avait déjà plusieurs jours que la chose me tracassait …
* Et de me dire … Si l’on avait demandé à Molière, Ou a Voltaire, Ou a Hugo de se restreindre du mot et du verbe … Aurions nous lu , pensé, ri ?
* Que nenni !
* Et si nous avions intimé à Tolstoï ou à Dostoïevsky ou a Chalamov De limiter leurs phrases et paraphrases à « l’essentiel » point/off Aurions nous je vous prie connu ce bonheur de voyager de page en page Au delà des frontières, des continents et des pays traversés … Des palais aux mines de sel, des salons aux ombrageux bosquets … Découvrant, sans nous déplacer même, le monde qu’ils nous offraient ?
* Ou si nous avions conseillé à Balzac, ou à Daudet ou à Zola de limiter leurs caractères, Leurs adjectifs, leurs prépositons et leurs superlatifs … Aurions nous pu découvrir la personnalité d’Eugénie Grandet ?… Aurions nous pu flâner au dedans des lettres du moulin ?… Aurions nous mieux compris la condition humaine de Nana à Jacques Lantier ?…
*
* Pour sûr n’est ce pas que non … Il en fallait déjà une flopée de paroles Pour venir nous rendre compte de tout cela !
* Or donc …
* Si je me forçais à sabrer dans mes phrases, A écourter mes rimes, A ne faire de mes pages que des tickets de métro …
* Serais-je moi encore alors ? Eh bien non !
* Je me dépersonnaliserais !… Deviendrais sèche et acariâtre comme un fruit déssiqué !… Et n’aurais plus d’élan ni d’ampleur …
*
*
*
* Par bonheur …
* Je me suis souvenue à temps que je ne suis point télégraphiste … Et même si le métier existe … Et que j’ai pour lui tout ce qui lui revient de respect …
* Je suis heureuse d’avoir fait à nouveau la paix … Avec le poète …
Que je suis …
Avec l’écrivain …
* Et avec la muse que tant de jours je boudais et vertement tançais … Elle qui pourtant, dès que je m’attable, Me promène au beau milieu des vocables Me tenant si gentiment par la main … Afin que paisible je m’en aille flâner … Pour glâner et récolter les verbes … Dans les retables des chemins buissonniers …
*
*
*
*
* Je te salue léo …
Toi l’orfèvre des vocables … Toi qui disais que les poètes comptant leurs vers sur le bout de leurs doigts Ne sont que dactylographes n’est ce pas …
Et faiseurs de fables …
* Toi le volubile, toi l’intarissable, Toi qui remplissait des pages, inlassable … Pour nous faire entendre « Qu’il n’y a plus rien » … Toi qui savait qu’on leur troue la peau aux poètes … Qu’on les assassine, qu’on les musèle, les mutile, les censure … Toi qui avait le verbe haut, et acéré, et la peau dure … Toi mon Maître, mon ami, mon vieux copain, mon aîné … Toi qui m’a appris la révolte au bout de la plume … En la trempant sans relâche dans l’encrier … Toi, vieux frère, qui nous enseignait … Que le poète est né …
Entre le marteau et l’enclûme …
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*
* Il ne suffit pas de les entendre …
* Pour les comprendre …
* Ces chantres des mots …
* Pour les aimer en toutes leurs émotions …
* Il faut encore apprécier de les lire en leurs maux …
* Et de les relire pas vrai ?…
* Pour se nourrir de leurs visions …
* Et les honorer …
* Sans restriction …
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Je tarde oui je sais depuis le temps mais il me faut oser décider de te confier tout ces « secrets » dont je pensais (au final c’est ce que je croyais) t’importuner … Or j’ai la joie de te voir me lire…
Aussi puis-je poursuivre de ces phrases qu’aujourd’hui durant le jour je consignais …
C’est ce qui finalement parvient à me décider de parvenir à m’en ouvrir de moi à toi …
Lecteur ?…
* J’adore l’idée c’est vrai !!! Même si elle se fait moquer de moi !… En fait !… Je m’sens très fière !… C’est vérité !… De savoir que tu apprécies ce qui se passe en ma caboche !!! Et en mon âme … De savoir tant qu’au point j’y puisse trouver aisance, audace, Re-connaissance !… Mais avant toute chose laisse moi te dire … Si tu peux me lire c’est aussi parce que j’ai pu enfin comprendre (prendre en soi en moi de moi) dans sa profondeur, dans sa force, ce en quoi je peux Re-connaitre ce qui m’habite … Et qu’en cela oui c’est là que je trempe ma plume dans ce fait de trouver écho … Lecteur … Merci j’ai envie de dire de m’apporter cela … Car de mes vers, de mes phrases, de mes vocables de mes fables je pourrais qui sait égayer un peu de tes heures en des nuits froides ou en de douloureuses journées … Le poète n’est il pas le médium des âmes venu pour t’’apporter cela ?
*
Qu’il le fasse !…
Poète !..
Ecris !…
C’est ton rôle, ton destin, ton souci c’est ta vie !…
Je te lui dis avant tout le reste !…
Poète ta plume ne peut s’arrêter si tu la freine tu freines ton âme tu freines peut être la course du vent le suivi de la nuit et les larmes des gens …
Je veux que tu le sache …
Parce que c’est Ca qui prime sur tout le reste !!!
Et que tu ne me fera pas changer d’idée !!!
Ca aussi je te le dis !…
Ne t’en déplaise !…
*
En toi Lecteur que moi aussi Je Me Re-connais !!!!!! Et il y a un trou dans mes jours lorsque je ne puis plus me promener « en marge » de mes pages … Enfin… Voilà ! J’ai donc trouvé ce moyen valable et assez discret je pense pour oser envoyer les « secrets » que je désire te confier … Les secrets de mon âme … Les secrets de mes drames. Mes histoires à ne pas suivre … Que tu suis pourtant.
*
Lecteur sans toi le poète est orphelin !
Lecteur entend que ma plume t’appartient !
* Bien calfeutrée dans mes nuit si blanches elle se penche et danse de ses circonvolutions à laisser s’écouler les paroles comme il en serait d’une hémorragie … De l’âme moi je te le dis car tout en elle est sens dessus dessous et au dehors aussi et au dedans et même si rien ne ressemble à ce que l’on appelle d’ordinaire l’écriture c’est ainsi et depuis les années que cela dure il fallait bien qu’un jour elle ose venir déposer …
*
Tout …
Ici …
Pour toi …
*
Tout t’est destiné, lecteur, et rien qu’à toi …
Car enfin que pourrait elle en faire de garder ces vocables serrés comme en un coffret scellé muet en son âme et son coeur ?… A l’abri de quoi des regards indiscrets ?… Elle a osé le croire au risque d’en mourir étouffée … Toute parole jaillit de manière indépendante mais intentionnelle car toute parole enfermée n’a de cesse que de trouver la liberté … Quelle importance en vérité que des vers en ordre ou en désordre quelle loi obligerait le poète à cela ? Pas de forme ne signifie pas informe … Ecrire n’est ce pas laisser venir, laisser sortir éclater surgir pour t’offrir ce que peut-être, lecteur, tu ne pourrais dire mais qu’en toi, en ton âme tu ne cesse de ressentir comme un poids qui ne veut mourir ? …
*
Le poète est médium j’aime à le redire …
*
Faire sauter le verrou pour toi car c’est à toi et à toi seul que je parle … Lecteur n’est ce pas qu’en me lisant tu entres dans ta vie ? S’il te sied de m’entendre en cela … Je sais d’ores et déjà que tu pourras m’en ‘comprendre’ … Et prends bien le temps surtout … A ta guise … Il n’y a point d’urgence … Les paroles consignées ont encore cette force devenue rare d’échapper à l’érosion du temps …
Et sois tranquille il n’y a non plus aucune obligation … Si tu lis je serais contente de le savoir … Si tu ne lis pas ce ne sera pas bien grave … J’ai pris le temps depuis tant de temps de consigner tout cela et à chaque fois chaque ligne m’est comme une étrange anamnèse … Bien plus ‘éclaireuse’ que laborieuse … Comme de dire que je ne voyage pas seulement en mon âme mais en l’Ame …
*
Universelle …
Dont la tienne …
*
Par chance, mais est ce chance ou destin, j’ai la « plume » alerte et le verbe fluide … La phrase docile et le vocable fébrile … Cela m’a toujours aidée à pouvoir me défaire de ces douleurs que je ne sens pas seulement miennes mais qui me semblent appartenir à l’humanité … J’espère que tu ne me tiendra pas rigueur du caractère bouleversant de toute cette écriture … Ni non plus de sa longueur … D’ailleurs … Qu’y puis-je ?… C’est ainsi … Je ne peux plus me censurer par peur de déborder …
Tu viendras me voir entre mes pages lecteur quand t’en priera ton coeur …
Moi ? Je me sens sereine et même soulagée d’avoir pu te confier tout cela … Je crois savoir de certitude que toutes ces lignes, celles déjà consignées celles encore à venir t’appartiennent et seront près de toi en lieu sûr …
* A une autre fois ?…
J’aimerais …
Ou à jamais …
C’est toi, lecteur, qui en décidera …
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RED_BAKKARA
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Droits d’Auteur ? Si, quand même … Voyez la page d’accueil … *
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