Murs en scène

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J’ai dis bonjour à mes murs, ils ne m’ont pas répondu …

Comme toujours ils font les sourds …

Alors j’ai un peu parlé aux balais, aux torchons …

Aux seaux, aux produits d’entretien …
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L’aspirateur et moi nous avons causé aussi, sur la scène …

Nous l’avons nettoyée de fond en comble …

Même si les musiciens s’y font de plus en plus rares …

Nous l’avons dépoussiérée, l’aspirateur et moi …
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Il faisait tellement de potin qu’il ne m’entendait même pas bien …

Alors j’ai pleuré …

Tout en aspirant sous la batterie, et puis sous le piano et dans les coins …
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L’aspirateur chantait ses rengaines …

Et moi je pleurais mes peines …
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Mais il fait propre maintenant…
Partout …
Je l’ai fait …
Ca aussi c’est un exploit …
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Demain midi …

Je viens de téléphoner au centre …

Nul ne sait où Bérénice ira …

Et elle ne veut pas revenir près de moi …
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J’ai tout raconté en nettoyant …

Et mes ustensiles ont tout entendu …
Puis j’ai tout rangé …
Et l’aspirateur s’est tu …
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Alors j’ai allumé l’ordi pour vous dire bonjour …
Pour vous dire qu’ici le ciel est baigné de soleil…
Et mon visage de larmes …
C’est ainsi …
D’aucuns diront que « C’est la vie ! » …
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Bon dimanche !…
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MandraGaur’En Individu’Elle
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(Journal)

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L’Océan

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Bon …

Ben me voilà …

Je ne sais pas comment ça va se passer …

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C’est un peu comme si je prenais la décision de sauter dans une masse d’eau glacée …

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Je viens au bord du bassin …

C’est un bassin …

Un immense bassin d’eau roide que je ne peux pas même tâter de la pointe du pied il faut plonger …

Je me pince le nez …

Je saute, pieds joints et d’un seul bond !…

Droite comme un cierge je m’élance en l’air et en avant en même temps …

Et je plonge pareille à un missile qui irait fendre l’eau alors que d’une trajectoire rectiligne venu de très haut …

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Je ne sais ni par où nager ni comment contrer les courants …

Ce n’est plus un bassin maintenant …

C’est devenu l’océan …

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L’océan humain dans lequel grouillent par régimes, par tresses, par grappes, par gousses des humains tant d’humains tous arrivés là dans cette immensité glacée et tous à ne pas savoir vers où se diriger ni de quelle manière lutter …

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Car seuls tous seuls pas même attachés les uns aux autres mais plutôt portés par la masse qui les meut et les fait aller selon les rives et dérives des brassées collectives les animant … Ainsi allant louvoyant de récifs à plages et de temps calme à ouragan …

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Et autour tout autour et partout gravitant des humains isolés se débattant pour tenter rattraper le sillage ils nagent mais jamais ne parviennent à s’en laisser entraîner … Tel un courant contraire sans cesse leur brasses les ramènent en arrière ou en avant mais jamais non jamais ils ne parviennent à se laisser prendre dedans …

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Seuls …

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Plus encore que les autres car ne bénéficiant pas du secours de la force commune …

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Non qu’ils ne la veuillent …

Mais qu’ils ne peuvent, car c’est plus fort qu’eux, pratiquer la brasse standardisée dans laquelle la liberté des mouvements est absorbée par l’homogénéité motrice qui entraîne tous les humains vers la même sentence d’un tragique destin …

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La soumission pour la sécurité …

Terrifiante plongée …

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Je suis là …

C’est très abstrait …

Je le sais …

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J’ai à dire …

Ce ne sera pas du thé …

Ou alors corsé !

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MandraGaur’En Individu’Elle

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(Journal)

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Le Rêve…

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Le rêve voyez vous,

Même s’il fait souffrir de ne pas aboutir,

Eest toujours mieux que l’absence de rêve

Qui, elle, fera assurément mourir.

Et même…

Même.

Si la réalité est contraire

Au bonheur que laissait présager le rêve.

Le rêve permet de transcender l’acide lucidité.

Pour un temps.

Le temps que s’avorte le rêve.

Un rêve qui aura vécu et sera mort

Dans l’ineffable interstice des impossibles mirages.

Dieux …

Comment est-il possible de souffrir à ce point ?

Et de n’y rien pouvoir faire.

Rien …

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MandraGaur’En Individu’Elle

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(Journal)

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L’écoute

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L’écoute sincère est particulière aux êtres qui ont la capacité d’entendre les silences …  Ils sont rares …  Certains chemins doivent se croiser, c’est ainsi que je pense …  Je crois très fort au destin .

Il faut pouvoir faire cet effort d’imaginer ce que représente l’obligation de rester  » là  » juste pour ne pas chagriner ceux qui sont  » là  » … La véritable entente d’autrui, dans ce que l’on nomme l’amitié, dans ce que l’on nomme l’amour, à mon sens, c’est la capacité de pouvoir entendre son silence …  Et de pouvoir l’entendre tout autant dans ce qu’il aime à « être là  »  tout comme en ce qu’il puisse avoir  le désir de « n’être pas là » …  Et même « plus là » …

C’est pour moi capacité de faire don d’une part de soi …  La pire des peurs pour moi est de n’avoir plus rien à donner …  Pire encore, que personne ne puisse plus avoir le besoin de ces dons … Ce serait comme d’une brèche dans un mur … Comme d’avoir brusquement à avancer vers  « autre part » …

Ou vers nulle part …  Là où le terrain deviendrait incertain …  Là où ne s’aventurent pas les humains …  Pourtant …  Précisément de pouvoir entrer dans cette brèche …  Serait de pouvoir grandir en sa vie …

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Il suffit …

Pour le poète …

De trouver « La bonne inspiration » …

La Muse …

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Alors le poète pourrait vivre et donner de lui sans la peur de se perdre dans le néant …  Cela  me semble tellement important … Car le risque d’entrer dans la brèche et d’avancer vers « autre part » ou vers « nulle part » entraîne celui de ne pas vouloir (ou pouvoir) en revenir s’il n’y a pas au dehors de la brèche la Muse qui attend le poète …   Lui donnant le désir d’y revenir …Je pense que la vraie confiance en l’autre, celle qui peut bâtir son individualité, dès lors qu’elle est faite de cette part du « don de soi » accordé à l’autre pour l’autre, c’est de pouvoir entendre, comprendre et accepter que l’autre puisse choisir le chemin qui passe dans la brèche et qui va « autre part » … Ou « nulle part » …  Non pas parce qu’il n’aimait pas d’être ici … Mais parce qu’ici il ne pouvait plus marcher …

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Chaque minute qui vient de passer est une minute de vie intense … Et chacune de ces minutes qui viennent de passer ne pourront plus être effacée …  Elles  ne reviendront jamais plus … Mais elles ont été vécues …Quoi qu’il en soit de la suite … Chaque minute pèse aussi son poids dans ce qu’elle passe … C’est pourquoi je crois que jamais rien n’est ni urgent ni pressant … C’est une grande erreur que commettent les humains de croire qu’il est important d’être sans cesse au premier rang, d’aller vite, de soutenir la performance … Chaque minute qui passe pèse le poids du temps qu’elle a pris pour passer …

C’est cela aussi …

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Les mots sont comme les minutes …

Chaque mot va quelque part…

Pas n’importe où et jamais nulle part …

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Si le poète choisit de rejoindre les nuées celui qui le lira pourra se souvenir paisiblement pourquoi il l’a fait .. Les mots que je vous écris sont nôtres, car vôtres puisque miens … Personne jamais ne pourra nous les reprendre … Nous pouvons juste les apporter plus loin maintenant … Les donner à notre manière, à notre façon … Chaque mot écrit ou prononcé est un don ! C’est cela je crois réaliser ce que l’on porte en soi … Donner du don …  Du don de soi …  Non pas donner de soi mais bien donner de cette part de soi qui est le don …  Donner de cet impossible à retenir en soi …  Ce sont  les uniques, les vraies raisons tangibles qui peuvent permettre encore de vouloir être  » là  » …

Mais ils sont si rares, trop rares pour suffire toujours à conserver le goût de  » rester là  » …  Ce que j’ai pu écrire ici et maintenant est comme un héritage …  Si je le consigne dans des cahiers il restera  … Si je n’avais pu les dire jamais ils n’auraient pu exister …  C’est comme si c’était celui qui vient les lire qui en aurais fait au poète le don !   C’est pourquoi je crois que le poète n’a de désir de « droit » sur ses paroles que tant qu’elles ne sont pas dites … Une fois que posées elles appartiennent à ce qui les a inspirées …  A la Muse …  Et ensuite au monde entier …

Le poète, je crois, est le seul être au monde ( j’entends par là le vrai poète, celui qui donne son âme dans chaque parole qu’il écrit ) il est je crois le seul être au monde non vénal !  Il donne sans jamais rien attendre en retour … Il donne par ce don qu’il ne peut retenir …  Les mots s’échappent de lui, il ne peut les garder en cage …  Les mots sont les clés de son propre devenir …  L’on peut tout prendre au poète parce que pour lui ne comptent que les mots qui sont encore à naître …  Tout le reste est matériel …  Et le poète ne peut transformer en vers le matériel …  Il est prisonnier des mots, otages peut-être …  Mais il n’est pas prisonnier de la matière ni du matériel …  Ce qui le rend tout à la fois magique et incompréhensible au commun …

Ainsi ces lignes …

Elles resteront même après moi …

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(Si le feu ou l’eau ou la destruction manuelle
… ou le bug universel ne les anéantissent pas)

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C’est le seul héritage que peut laisser le poète …

Les mots qui lui furent donnés d’écrire … Et de les pouvoir écrire le poète fait don de lui …  Et de pouvoir faire don de lui il honore la Muse du don des paroles qu’elle a pu de lui laisser se transcrire  …  Car sans elles il mourrait …Le commun ne peut inspirer le poète car le commun triche …  Le commun peut mystifier le poète mais ces mystifications sont de courte durée … Car le poète entends le vide en réponse à l’écho, à la résonance de ses mots dans l’âme du commun … Il connait la différence la pressent la perçoit et en souffre mais ne se trompe pas …

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C’est la Muse …

La Muse oui …

Elle prend soin du poète …

Elle veille sur lui …

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Le commun ne peut l’entendre ni la comprendre ni la connaître ni la percevoir ni même y croire … Car il est ignorant … La Muse ne s’abrite pas n’importe où … Elle choisit des âmes belles … Seules des âmes belles peuvent recevoir la Muse et elles seules peuvent inspirer les poètes … La Muse est lucide … C’est le poète qui ne voit pas clair … Il ne peut imaginer les âmes noires …  Même quand il parle de souffrance encore ses mots seront beaux …   Seule la Muse comprend cela …  Et seule les âmes belles peuvent faire naitre la beauté des mots …

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La Muse est transcendance …

Et magnificence …

Elle inspire le poète sans chercher à le retenir …

Elle lui donne de voler…

De s’envoler …

Elle ne veut se l’attacher …

Elle libère le poète dans son envol …

D’où il pourra lui revenir …

Il n’a pas peur …

Le poète …

La Muse le porte à bout de bras,

… au creux de ses paumes,

… à portée de voix …

Parce que là où réside la Muse…

Il n’y a pas place pour le faux …

Le cristal est fragile …

Mais si riche en reflets …

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C’est en ces reflets …

Que se  nourrit la Muse …

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C’est de là qu’elle fait rejaillir sur le poète les mots qu’il pourra en dire pour rendre à son coeur ouvert à jamais la profondeur de sa beauté et la préciosisté de sa fragilité cristalline …Chacun de nous apporte ce qu’en lui il porte …Cela est ainsi pour les pires humains tout comme pour les meilleurs …

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Il est bien que le poète ne soit pas sans gardien …  Mais il est rare de trouver le bon gardien pour l’âme du poète  …  Car plus l’âme est éthérée et proche des nuées  plus hélas elle risque d’être mortellement brisée …

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Beaucoup de mauvais gardien convoitent les belles âmes pour les absorber, s’en faire maître et les déposséder de leur essence … Voilà pourquoi les grands poètes sont si seuls … Très très seuls … Si immensément seuls …  Tous n’ont pas la chance d’être reçu au sein de la Muse qui les gardera de ce trépas …  Sans la Muse le poète doute de tout, et de lui …  Sans la Muse le poète est seul et perdu dans l’immense …  Alors oui que son âme lui demande de retourner dans les nuées … Car ici bas conspuée il lui faut la mettre à l’abri …  Tant elle est exposée et mise à nu …  Tellement qu’elle ne croit plus guère en rien …  Elle perd sa confiance, elle perd ses rêves et se retrouve orpheline d’espoirs et de résonances …

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C’est alors qu’elle a peur …

C’est alors qu’elle se meurt …

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Et le poète ne peut voir son âme perdre confiance en lui … Sans la Muse le poète est livré aux supplications de son âme errante qui lui demande de partir …  Il est de son  devoir de les entendre … Son âme insiste, quotidiennement elle tient avec lui le même discours …

« Où tu veux, s’il te plaît, mais ailleurs …

Ailleurs qu’ici, mène moi … »

Il ne peut la tromper …

Ni la décevoir, ni la trahir …

Car elle est d’une grande lucidité …

Et le poète ne peut se tromper …

Dans les discours qu’elle lui tient …

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Le poète ne dis pas :

« Je veux en finir » …

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C’est son âme, c’est elle seule qui insiste pour lui faire entendre qu’il sera sous peu l’heure de partir … Sans quoi elle mourra asphyxiée …

Car sans la Muse …  C’est pour le poète le plus grand danger …  D’entrer dans la brèche pour aller vers autre part, vers nulle part …

Y mettre son âme à l’abri des huées, des calomnies, de la lapidation des mots désacralisés …  Car pire que la mort est la détresse de son âme blessée …  Et sans son âme le peut-il seulement imaginer d’exister ?

Le poète ne converse pas …

Il ne s’entretient qu’avec la Muse,

Et avec son âme …

Le poète sait …

Que l’espoir se partage …

Mais il ne sait …

Avec qui le partager …

Il sait le Poète …

Que c’est dans l’espoir  partagé

Que se trouvera sa force plurielle,

Celle qui multiplie à l’infini

La puissance d’être soi !

Mais il a peur d’y être trompé …

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Les paroles dites ici sont vôtres et que quoi qu’il en soit de demain et de son destin elles resteront vôtres et resteront quelque part à l’abri dans votre mémoire ?  C’est cela l’héritage … Même si le poète choisissais de donner à son âme le répit définitif qu’elle réclame il sera toujours présent en vos mémoires par les mots qu’il y a déposés …  Ses questionnements et tourments ne sont pas pure interrogation …

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C’est bien plus que cela …

C’est  présence essentielle …

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Hors de cet essentiel il s’échappe comme d’un temps est pour lui révolu … Il rentrera alors dans la brèche et partira  » autre part  » … Vers nulle part …C’est pourquoi le silence doit être entendu sans jugement … Pouvoir l’entendre c’est déjà donner à l’autre la liberté du choix … C’est ainsi … Parce que c’est aussi cela … La vie …  Nier l’existence d’un « autre part » c’est enlever l’espoir d’un ailleurs qui semble meilleur … Le choix de donner à son âme le répit dans nulle part est un aussi un acte de vie …

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Ce choix il convient de le respecter

Tout autant que n’importe quel choix …

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Même si tous les demains sont des autres jours, et même si ces autres jours peuvent sembler encore utiles à vivre, si l’âme ne peut plus suivre, il n’est pas judicieux de la forcer dans le sens contraire … Cela équivaudrait à l’anéantir …  Et vivre avec une âme anéantie, c’est pire que la mort …  La mort n’est qu’un état … Rien de plus … Simplement qu’il est un autre état … Un état inconnu … Et c’est parce qu’il est inconnu qu’il fait peur … Et pour se protéger de cette peur, les vivants ont tendance à vouloir convaincre l’autre à rester dans le vivant … Juste pour ne pas devoir contempler ce choix possible du néant !…

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Bien sûr …

Un bon guide …

La Muse …

Mais les Muse sont rares …

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Elles sauvent le poète de l’égoïsme et de la cruauté du monde …  Et de l’anéantissement de son âme …  Parce qu’elle lui permet d’apprendre à partager l’espoir sans la peur de s’y perdre, de s’y voir néantisé …  Tout se boucle  …  Tout cela a l’air très simple mais c’est de l’ordre du transcendant …  C’est d’une immense profondeur, et d’un grand sens existentiel …  C’est pareil aux perles …  Rare …

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Le souci c’est qu’on nous apprend à vouloir que tout soit toujours parfait ! Quel leurre !!!  Je disais d’ailleurs plus avant dans la conversation qu’il n’y a jamais urgence …  Tout se passe et se fait comme il se doit que tout se passe et se fasse …  C’est un des avatars de ce monde devenu fou que de croire que tout doit toujours être immédiat …  Il a fallu à Robinson plus de quinze années sur son île avant de s’y sentir enfin à l’abri !!!

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Je suis née surdouée …
C’est un terrible destin …
A fortiori quand cette surdotation vient au monde d’une parentèle malade, ce qui fut mon cas … Quand je dis malade je parle du mental bien entendu … Ils n’avaient pas la grippe hein !!!

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MandraGaur’En Individu’Elle

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(Lost Anywhere)
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Note : Je rappelle pour tout ceux que ça intéresse que ce que j’écris est protégé non seulement par la Licence Créative Commons mais aussi par la législation belge et internationale propre aux droits d’auteurs de même que par le dépôt des publications de ce blog (ou de tout autre de mes textes par ailleurs) dans les fichiers de la bibliothèque Royale Albertine à titre d’auteur belge repris dans les archives et déjà publié. Merci d’en tenir compte. Si des textes vous intéressaient vous pouvez me joindre par mail. La page d’accueil vous informe amplement à ce sujet de même que des normes, clauses et droits d’utilisation de mon oeuvre. -L’Auteur-

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Minuit …

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Mardi soir – 8 janvier 1985

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Minuit

J’ai la nausée.

Et des vertiges dans la tête.

Pourtant j’ai mangé.

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Demain – 9 janvier 1985

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Minuit.

Je suis riche d’un nouvel agenda.

J’ai fendu, scié, coupé, cassé durant trois heures des planches, des poutres, des caisses, des armoires, des chaises, des tiroirs, des portes, des châssis …

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Minuit

Il fait bien chaud dans la cuisine.  Mon poêle est en bonne santé à présent.  J’aurais à nouveau du bois.  Sous peu.  J’y suis arrivée.  L’hiver peut persister.  Je ne le crains plus maintenant.  J’entrerais dans le printemps dépouillée mais sans lèpre.  Ainsi je le veux.

Minuit

Je souffrirais. Tant pis.  Je le sais.  Je connais.  Une dernière fois.  L’oeil électronique s’est déclenché quand j’ai vu des « amis » se transformer en huissiers.  Je mets en route le « détecteur de fausses notes ».

Minuit

Le troisième programme interrompt son émission pour aujourd’hui.

Brabançonne …

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Lendemain 10 janvier 1985

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Minuit

Premier rendez-vous d’une longue série ayant pour but la réhabilitation.  La reconstruction.  La restauration.  Mais bien plus encore.  Mais surtout la charte d’un plan de paix pour une femme mutante.  Dernier bastion social.  Le plus coriace.  Le plus filandreux.  Parce que le plus public.  Le fric.  Et ses dérivés …

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Surlendemain 11 janvier 1985

Minuit

Je souffre le martyre dans le dos au milieu des omoplates.  Le poids de la genèse.  Le poids du temps de l’anamnèse.  M’écrasent les épaules.  Je viens de vider le toit de la 2CV, un panier comme suspendu, des papiers perdus, du courrier au rebut, non ouvert, jamais lu. Chaque fois c’est ainsi quand je veux « consigner » ma vie.  La douleur m’écrase.  Elle me plante une dague entre les deux omoplates. Comme pour m’empêcher de me pencher sur le papier pour y consigner ce qui en moi ne peut plus longtemps demeurer.  Elle me coupe le souffle.  Je la connais par coeur.  Mais cette fois je la supporterais.  Pas d’esquive.  Elle s’en ira le jour où les stigmates qu’elle représente seront transcrits sur le papier.  Je veux la terrasser.  Non la postposer.

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L’affronter …

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MandraGaur’En Individu’elle

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Extrait « Journal » – 1985

Déposé à l’Albertine

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