*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
De Gorodovikovsk à Bunumbu puis à Sao Paulo
Il me faut écrire. Je n’ai à dire autre que des mots.
Le temps file avec le train sur les rails et m’oblige
A me souvenir que les distances enfin se réduisent.
J’apprends avec les jours qu’il restera des mythes
Mon luxe, mon vrai luxe est de ne rien attendre …
Je n’ai plus de temps pour les rêves ils me mangent
Lentement. Et me regardent de leurs yeux moqueurs.
N’ayant appris à survivre qu’avec l’insigne douleur
De ce redoutable sentiment qui me ronge le coeur.
Au milieu du désert on le sait il n’y a jamais de répit
A marcher sans arrêt vrai que l’épuisement s’en suivit.
*
A l’intérieur …
*
De Bogotà à FlekkeFjörd ou même à Whangarei
Des fois je me surprendrais le sourire aux lèvres;
Je me croirais en sursis de moments meilleurs,
Les jours s’achèveront il fera gris toujours gris,
Les plus obscurs des souvenirs se feront histoires
Je les rendrais jolis, ils enflammeront les pages.
Mais la beauté ne se laisse pas ainsi emprisonner,
Elle se transformera en images doublées de reflets …
L’autre côté du miroir se perdra sur la trace des aînés,
Deviendra mirage où tout songes s’éteindront à la nuit,
Jusqu’aux aubes nouvelles venues colorer l’horizon
Il restera l’éternelle rengaine de l’amère désillusion.
*
A l’extérieur …
*
De Stoudenitchani à Southampton ou à Daqing
Je chasserais ces pensées d’un geste lent de la main.
Nous sommes si petits, si réduits sur les chemins
Après tout quelle importance si le train avance bien.
Je danse ma vie déformée dans un palais de glaces
Concaves ou convexes. Il faut bien qu’elle se passe ;
De minuit à midi tourne. L’heure n’a que peu de sens.
D’aujourd’hui à hier est un précipice comblé de vide
Mais enfin tout s’effrite, si on le veut, pensez un peu …
D’aventures il n’y a d’autres que des guerres larvées
Je sais j’écris tout ce que j’ai lâchement abandonné
Mon être sur les rails au passage d’une gare isolée.
*
Ce labyrinthe …
*
D’Antigonish à Rangoon et retour à Gorodovikovsk
Où sont-ils que j’attends mais ne viennent jamais me voir ?
Sans doute voyagent-t-ils aussi d’une ville à une gare
A mesurer l’existence s’écoulant de jour à nuit noire.
La pendule bat les heures et nos âmes s’y accrochent …
Impossible de s’en défaire elle est là qui nous étreint ;
Si seulement d’un signe, d’un câble, d’un télégramme
L’on me disait « J’arrive ! » Or donc m’autoriserais d’espérer.
Mais les silences rituels battent la cadence de nos vies.
Nous le savons, d’une gare à un train il n’y a que les escales,
Et les battements de coeur un jour épuisés cavalent
Arrêtant soudain de charrier le néant amputé d’espoirs.
*
En désespoirs …
*
*
*
*
*
*
*
*
RED_BAKKARA
*
*
*
*
*
*
*
Inspiré par le Tweet de
*
« Déprimé optimiste ou optimiste déprimé, j’hésite. »
« Théorie de la relativité »
‘Vous avez tout pour être heureux.’
{X.F. – 22.12.2010 / 22:30}