Harangue …

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@monicacompoesia

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Oyez, oyez, bonnes gens de par ici,

Et d’ailleurs,

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Approchez, approchez,

Gentes dames et nobles sires

Petits et grands,

J’ai à vous dire…

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Quelques vocables, quelques paroles,

Des chants de gestes et des fariboles,

Un bouquet de vers, une gerbe de couplets…

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Bonnes gens, oyez, enfants du pays de par ici,

Nous avons une invitée cet après-midi.

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(Parler en apartés, convier le public à nous suivre)

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Venez, venez, n’hésitez pas

Placez vous, installez vous, là, mettez vous,

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(Se redresser et s’adresser à tous comme à chacun,

sur un ton de confidence,

presqu’un doigt sur la bouche)

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Faisons silence autour de nous…

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(Les lumières s’éteignent,

ne reste que le lampadaire sur la scène,

près de la chaise,

allumé)

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Pour vous recevoir en cette fin de journée

Nous avons cueilli quelques fruits au plus beau des vergers

Puis aux jardins de la lettre, et du verbe, et du mot

Nous allâmes quérir la Muse pour égayer nos propos.

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Nous l’invitâmes de même, ici, la belle Polymnie

Fille de Zeus et de Mnémosyne,

Cette grande dame,

La Poésie!

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MandraGaur’En Individu’Elle

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(Receuil « Contes » – 2000 – Tongrinne)

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Note : Je rappelle pour tout ceux que ça intéresse que ce que j’écris est protégé non seulement par la Licence Créative Commons mais aussi par la législation belge et internationale propre aux droits d’auteurs de même que par le dépôt des publications de ce blog (ou de tout autre de mes textes par ailleurs) dans les fichiers de la bibliothèque Royale Albertine à titre d’auteur belge repris dans les archives et déjà publié. Merci d’en tenir compte. Si des textes vous intéressaient vous pouvez me joindre par mail. La page d’accueil vous informe amplement à ce sujet de même que des normes, clauses et droits d’utilisation de mon oeuvre. -L’Auteur-

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Au Joli-Bois …

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Bois-Joli

Bois-Joli

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Cheminant de ma ville tranquille

Vers le Joli-Bois

J’emportais dans mon coeur

Une toute neuve joie.

Les yeux aux horizons dardés

J’allais d’un  bon pas

Par les ruelles

Et par delà le chemin de fer à Sainte-Croix.

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A l’orée de la forêt

Les grands hêtres semblaient me saluer,

D’un vent calme murmurant

Dans leurs feuillages ailés,

Dévoilant tour à tour

De leurs larges gestes balayés

Par immenses pans brillants

Des fragments bleus du ciel d’été.

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Il n’y avait ..

Que clarté autour de moi …

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Les bas-côtés du sentier ‘Aux Pies’

Montent raides

Au milieu de bosquets

Teintés de nuances jaunes

Et vertes et bleues

Et même aussi violettes …

Je chante …

Avec les oiseaux …

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L’ivresse d’une romance esquissée

Revient soudain me flatter la mémoire

Et compose des mots d’amour

Dans  ma pensée qui veut y croire.

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Il n’y avait ..

Que clarté autour de moi …

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J’ai vu filer dans les futaies

Un lapin tout agile et joli

Mais peureux

Et effrayé de ma présence …

Il faisait voleter des brindilles sêchées

De ses pattes de derrière.

Je le suis des yeux

Tandis qu’il s’engouffre furtif dans un terrier

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Sous les racines d’un bouleau

Dont le pied est décoré de  touffes de tonalités

Assorties aux teintes du sous-bois

Dormant en ce midi de juillet.

Tout le long en contrebas

Une rangée d’acacias …

Et des grappes blanches et bleues

Et mauves de serésias …

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Il n’y avait ..

Que clarté autour de moi …

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Dans mon esprit je sens poindre

L’émerveillement d’un sentiment partagé …

Comment oser y penser sans s’effrayer ?

Comment oser en rêver sans trembler ?

Est-ce bien sage me dit ma raison

D’entrevoir pareils espoirs ?

Si modestes pourtant…

Et si parcimonieusement accordés

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En des moments de fugaces tendresses

Décalés dans l’espace et épiés par le temps.

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Au détour du chemin ‘Des Gattes’

Je reprends vers la gauche.

A la ‘Chapelle des Alouettes’

Je flâne entre les troncs des chênes

Accompagnée il me semble

Du ravissement de ma pensée.

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Il n’y avait ..

Que clarté autour de moi …

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Mes pas me mènent

Devant une longue haie basse de Bois-Joli.

Ses fleurs roses et odorantes

Égayent les ronces et les taillis.

Je ceuille une branche…

Respire le parfum…

Puis me mets à manger des mûres.

Il y en a plein …

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Les fruits bleus, brillants et sucrés

Me rendent gourmande.

Et seule au bord du bois je me régale

De leur saveur pétillante

Tandis que ma pensée s’en va musarder…

Se met à rêver … De bonheur et de partage …

Et de rires et de complicité …

Égayant mes solitaires escapades …

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D’un bras prenant le mien …

M’accompagnant dans les sentiers …

Pas si loin de chez moi …

Au Joli-Bois.

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Où il n’y aura alors …

Plus que lumières autour de moi …

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MandraGaur’En Individu’Elle

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* A vous dédié *
( – Dimanche 25 juillet 2010 – Promenade à ‘Joli-Bois’ –  )

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Note : Je rappelle pour tout ceux que ça intéresse que ce que j’écris est protégé non seulement par la Licence Créative Commons mais aussi par la législation belge et internationale propre aux droits d’auteurs de même que par le dépôt des publications de ce blog (ou de tout autre de mes textes par ailleurs) dans les fichiers de la bibliothèque Royale Albertine à titre d’auteur belge repris dans les archives et déjà publié.  Merci d’en tenir compte.  Si des textes vous intéressaient vous pouvez me joindre par mail.  La page d’accueil vous informe amplement à ce sujet de même que des normes, clauses et droits d’utilisation de mon oeuvre.  -L’Auteur-

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Vénérable …

L'Escaut à Anvers

L'Escaut à Anvers

Grandes.  Belles.  Lisses.

Royales.

Les eaux de l’Escaut.

Rives lointaines.

Un bateau mouche pour traverser.

Les eaux de l’Escaut.

Les nuages trop bas s’y lancent.

Porté d’un vent aigu ils dansent.

Sur les eaux de l’Escaut.

Charriées lentes et tranquilles.

Immense miroir.

Vois comme s’y reflètent

Les erreurs et les gloires

Des eaux de l’Escaut.

Touchées d’un rayon de soleil

Les voilà embrasées

D’une brillance nostalgique

Les faisant scintiller.

Les eaux de l’Escaut.

Majesté silencieuse.

Ou grondante sous les bourrasques.

Fleuve sentinelle.

Et se questionne le Steen.

Dans les eaux de l’Escaut.

Et la main gantée.

Et la main jetée.

Ou nue peut-être.

Ou ensanglantée.

Tranchée …

Sur les eaux de l’Escaut.

MandraGaur’En Individu’Elle

Nostalgie

Nostalgie de nuages lourds,

Un peu bas et un peu gris

D’une mer mousseuse d’écumes,

Etendue à l’infini

Et de sables, et de dunes,

Et de chardons violets

Nostalgie de hauts clochers.

Je viens te dire que je sais…

Nostalgie d’une enfance,

Pas vécue mais trop rêvée …

De bonheurs et d’innocence,

D’insouciances imaginées

Nostalgie d’un doux regard,

D’une mère-grand pas rencontrée

Et d’un vieux grand-père mineur,

Mort sans pouvoir lui parler.

Nostalgie d’un fleuve si large,

Aux eaux bleues tant chantées

D’une ville de part et d’autre,

Où ma mère me mènerait

Nostalgie d’une patrie,

D’une terre ou d’un arbre,

Perdus quelque part,

Où les traces de mon nom

Pourraient dire son histoire.

Nostalgie de vallons tendres,

D’herbes foulées lentement sous mes pas

De cheminées sur les toits, de forêts,

De fougères et de champignons plats

Et de sentiers aux boutons d’or,

Et d’orages en plein été …

Nostalgie dans mes pensées…

Nostalgie dans mes couplets…

Nostalgie de racines, de photos,

De vieux bibelots, de vieux papiers,

De livres jaunis et reliés,

Bien serrés dans un grenier

Nostalgie de tous les miens,

D’un retour possible, un jour …

De deux frères et d’une sœur,

Ignorants de mon amour.

Nostalgie d’odeurs de gaufres,

De vanilles et de joies …

Et de ne pouvoir le dire

Que pour ne l’avoir vécu pas …

Nostalgie d’effluves de pain,

Frais du four, chaudes tartines,

Et de profonds bols de lait,

Un matin clair, dans une cuisine.

Nostalgie de cris, de rires,

De ballons, de fêtes et d’enfants …

Et de batailles, de boules de neige,

Et de maraude au verger, en passant…

Nostalgie de confidences,

De complices connivences sur l’oreiller

De grandes peines, de grandes joies,

Et d’une foule de secrets.

Nostalgie trop douloureuse

De savoir mes espérances de cœur

Arrosées d’amers jamais

Où s’abreuvent tant mes pleurs.

Nostalgie de vieilles dentelles

Témoignant d’aïeules passées…

Et de les acquérir seule

Aux  souvenirs d’un vieux  marché

Nostalgie d’un cher visage,

D’un cher village,

D’une chère image

Pas de futur, pas de retour,

Pas de veau gras car pas de messages

Nostalgie d’un père ami,

D’une mère amie,

D’une sœur amie

Pas de reconnaissance, pas d’espoirs,

Pas d’attente car pas de famille.

Nostalgie d’une tante sucrée,

D’un neveu drôlet ou d’un cousin

Pas de généalogie,

Car pas d’entente, car pas de liens.

Nostalgie de leur conter mes lieux de choix,

Mes amis et mes projets.

Pas de partage, pas de dialogue,

Seul l’exil, le silence et le rejet.

Nostalgie d’un ventre rond

Qui s’ouvrait sur une enfant

Des heures de lait et de caresses

Que me dérobait le temps

Nostalgie de me voir grandie

Au fil des jours et des moments

Moi …

Fille …

Ne souriant qu’à mon regard …

Dans mon miroir

Je voulais te dire que je sais ..

Tout ce qu’il eût fallut savoir…

Extrait de « Nuances »

MandraGaur’En Individu’Elle