Et qu’enfin justice se fasse…
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Composé en 2013, il me revient là devant le nez.
Je l’ajoute à la date du jour.
Peut-être lui sera-t-il accordé audience…
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ET QU’ENFIN JUSTICE SE FASSE !
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Mais va donc toi !
Car qu’aurais-tu pu me dire que je ne sache déjà ?
En tes pensées et songeries secrètes, si colères il y a,
Tu les traînaillerais en vain !
La ligne d’horizon t’accueille de ses feux rouges-grenat !
Si tant est qu’elles y tiennent,
Il te faudra implorer la clémence de celles qui se souviennent.
Que les mémoires vives dans la mort expirent ?
C’est lors du dernier soupir que s’exhalent les mémoires
Jusques aux seuils des immuables désespoirs…
Te croyant omnipotent en tes vilenies.
Acharné en tes besognes d’odieuses calomnies.
T’érigeant en censeur des libertés et bonheurs.
Écrasant sous tes pas les plus graciles candeurs.
In : «Traits en Jets… Recueil en Devenirs»
Vande Voorde ML. Dominique – Le 7 novembre 2013
[Sous licence (CC/BE) – Creative Commons Belgium]
LE MAQUIS
Rien n’y fit…
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Depuis qu’en ce monde venue, j’ai tenté la parade. Puis, la boutade.
Et la désertion. Enfin, j’ai même tâté de l’esquive. Par pure bravade.
J’ai tenté. Me soustraire. Aux dérives. Pardon. Ai voulu m’incliner.
J’ai essayé… Par lassitude. Soudain. N’ai plus cru bon de parler.
Affolée de visions; saoulée; me suis bandé les yeux… Me cachant.
Assourdie de cris; hantée de clameurs; me suis percé les tympans.
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Mais rien n’y fit…
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Car il était mon destin de ressentir, de voir, d’entendre et savoir.
Et m’était dévolu de ne pas me taire. Ni de m’extraire. Par devoir.
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Alors j’ai porté à mes lèvres la coupe si amère de vos œuvres, humains.
Condamnée, en ce monde, par gorgées lentes, à déglutir vos desseins.
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MandraGaure/R_B
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Marchienne-au-Pont – Ce 10 août 2014
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L’image : « L’Âge Mûr » – Chef-d’Oeuvre de Camille Claudel –
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http://www.imagesdubeaudumonde.com/article-camille-claudel-a-l-honneur-au-musee-rodin-120761333.html
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…GAZA…
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Comment a-t-elle fait pour ne rien entendre ?
Et ne pas voir non plus tous ces nuages noirs…
N’avoir pris garde aux signes ? Les surprendre ?
Pourtant devenus si évidents à l’approche du soir.
Comment a-t- elle pu à ce point se méprendre ?
Et ne pas déceler ces vacarmes l’environnant ;
Ne se souciant, désinvolte, et sans craintes,
Que de sa simple personne, paisible, flânant.
Comment a-t-elle cru être seule dans la plaine ?
Sans s’alarmer des fissures et cratères partout…
De pensées lascives foulant l’herbe en graines,
Ne croyant point, surtout, à l’existence du loup.
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C’est soudain, car toujours est soudain le danger
Lors qu’il se dévoile ; qu’elle tombait à genoux
Sous la déflagration surprenante, contiguë, et
Laquelle teintait l’horizon en rouges et roux.
Or que promptement, par silhouettes hâtives,
Une ribambelle d’enfants accourait en hurlant
Tels biches aux abois, trébuchant, puis furtives
Par la main se tirant, avec peine droit se tenant ;
Poursuivis d’une horde, non de bêtes assoiffées;
Ni de monstres; mais d’une horde d’humains
Tenant, CALÉS sous l’aisselle, âprement plaqués,
A leurs flancs, des mitrailleuses… Les gredins !
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Comment a-t-elle pu rester là sans ne rien faire ?
Ne parvenant à se lever ni à hurler ou appeler…
Comment n’a-t-elle pu se précipiter, volontaire ;
S’élancer vers ce groupe de mioches éparpillés ?
Ayant entre langue et palais goûts de cendres,
Aux yeux les feux et aux tympans crépitements
D’un incendie allant dans les arbres se répandre
Sur la ligne où les confins s’étiraient. Flamboyant.
Ne parvenant pas même à leur tendre les bras,
A en sauver un seul en le prenant contre soi…
Car douloureuse de repentir, et exsangue déjà,
De son sang se vidait. Se mourait. Je le crois.
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MandraGaure
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Marchienne au Pont – Ce soir – Entre 21:47 et 24:23
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…L’image…
«C’était là-bas que le second bombardement a frappé la plage, ces coups de feu visant apparemment les survivants qui fuyaient le site. Au moment de l’explosion, les journalistes présents sur la terrasse ont crié : «Il n’y a que des enfants !»
(The Guardian: 16 juil 2014)
L’artiste israëlien Amir Schiby a crée une image de
Pour honorer leur tragique et courte vie.
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