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Il y a des Noëls sans rires …
(Quatrième épisode)
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Et le père Noël de ce temps ?… Nous l’avions laissé au coin de la rue lui, au moment où une dernière fois se retournant il saluait Adélie s’en allant …
Comme vous avez bien du le comprendre, petits et grands, ce père Noël là ben, c’en était un parmi d’autres de père Noël comme il en traîne tellement de par les rues et les magasins et les complexes commerciaux en ces temps de fête. Nous le savons tous bien sûr qu’il n’y en a pas, de Vrai père Noël …
Quoique …
Faisons une distinction …
Entre les uns et les autres …
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Notre brave père Noël de ce soir là était un bon bougre à la retraite qui pour quelques deniers de plus agrémentant l’escarcelle de fin de mois et la tirelire des fêtes, se prêtait volontiers à cette figuration qui lui était demandée chaque année. En vérité il était pauvre lui aussi ce père Noël là… Il vivait avec son épouse dans un petit appartement en banlieue de la ville, un de ces appartements que l’on octroie, à grand peine d’ailleurs, aux couples retraités vivant d’une maigre pension leurs vieilles années… Seulement, ce père Noël là (il me serait difficile de parler des autres car je ne les connais pas) ce père Noël là dis-je était un homme au grand cœur… Et il aimait créer le rêve et la magie dans les âmes des enfants quand il faisait son travail de père Noël … C’est pour cela qu’il aimait de le faire … Les soirs de Noël il aurait pu tout aussi bien se trouver un autre petit travail d’appoint, mais il se délectait des mois à l’avance de pouvoir se promener au coin des rues du centre son panier de Cougnolles à la main et de créer des sourires et des regards émerveillés dans les visages des enfants, et des parents aussi …
D’ailleurs il ne travaillait pas que comme père Noël… Nenni ! Au début du mois de décembre il se prêtait aussi bien volontiers au joli métier de Saint-Nicolas et il faisait cela depuis des années déjà … Les enfants en étaient ravis tout comme lui … Il avait un acolyte, un vieil ami, Aristide, qui l’accompagnait et remplissait le rôle du père Fouettard … C’était un bonheur de les voir ensemble … D’autant que ce père Fouettard là, plus gentil que lui il n’y en avait pas … Et puis c’était un Africain celui-là !… Un vrai de vrai !… Avec le grand sourire tout blanc et la voix toute grosse, il était doux et gentil comme une guimauve des temps de fêtes … Il n’avait pas besoin, lui, de se barbouiller la figure avec de la suie ou du bouchon brûlé, non que non !… Lui il était tout noir, comme il se doit pour un père Fouettard … Et puis aussi, lui, il était le complice des enfants … Pas question de remontrances ni de manigances pour leur faire peur et loin de là !… Au contraire … C’était lui qui parvenait à faire taire les larmes et les cris des petits qui eux étaient bien plus impressionnés et avaient bien plus peur du grand Saint-Nicolas que de son comparse !… Et voilà !… Les deux amis, ainsi, s’amusaient à jouer un tour aux vilaines croyances selon lesquelles le père Fouettard était là pour fouetter et punir les gamins !… Et tout cela se passait fort bien et dans la plus grande des sérénités …
Mais revenons à notre histoire …
Car là, vous voyez, je suis en train de vous égarer …
Que faisait-il là au coin de la rue ce père Noël ?…
Eh bien, il travaillait pour l’association des commerçants du centre de la ville, tout bonnement !… Et il distribuait des Cougnolles fabriquées par une chaîne de boulangeries, payées par l’association qui avait coutume, pour attirer les clients chaque année, de déférer au coin des rues commerçante du centre ville un père Noël avec un panier et de grandes Cougnolles qu’il pouvait distribuer aux passants…
En général il ne pouvait en donner qu’une par famille de Cougnolle, c’était le contrat…
En plus il devait assortir chaque Cougnolle d’un bon d’achat permettant au bénéficiaire d’aller dans l’un des magasins du centre s’acheter soit une bûche de Noël ou un gâteau, des pralines, des fleurs ou encore un bijou, un vêtement, de la lingerie, un sac à main, un jouet, une paire de chaussures, un appareil électroménager, une télévision, un instrument de musique, des livres, de la vaisselle, du linge de maison, un voyage en Papouasie, du vin, des bibelots, des tableaux, des antiquités, ou encore des légumes et des fruits primeurs, du gibier, des charcuteries, des délicatesses, des spécialités de bouche, des produits de beauté, du parfum, des lunettes, des séances chez le coiffeur ou alors des repas même dans l’un ou l’autre restaurant et encore tant et tant d’autres choses que l’on pouvait acheter dans le centre de la ville, impossible de tout énumérer tant il y en a…
Ce bon d’achat était assorti de ce que l’on appelle une ‘ristourne’ sur le prix, à condition bien sûr de l’utiliser dans l’un des commerces du centre de la ville…
Bien trouvé n’est ce pas ?…
Cela se nomme du « Marketing »…
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Et il faut savoir que pour le « Marketing », tout les astuces sont bonnes à prendre … Les spécialistes du marketing ce sont des gens qui connaissent bien les âmes et les cœurs des humains, ne croyez pas, et ils savent tout aussi bien comment tirer parti des émotions, des sensibilités, des nostalgies et des rêveries qu’engendrent dans les âmes humaines les fêtes de fin d’année … Ils y excellent … Ce sont des virtuoses en la matière … D’ailleurs, ils font des études pour cela !… Ces études portent des noms savants et redondants comme « Planification de marché » ou encore « Psychologie de la clientèle » ou aussi « Analyse du consommateur » ou « Investigation des besoins » et aussi « Stratégie de l’attractivité » ou même « Isolation de la cible » et même, tenez vous bien, « Investigation de l’environnement écologique, culturel, démographique et socio-psychologique de l’acheteur »… Qu’est ce que vous dites de ça hein ?.. Vous avouerez !… Et sachez que la liste de ces dénominations barbares est bien longue encore mais bref nous n’allons pas trop nous en préoccuper… Juste je tiens à souligner, comme vous pouvez le constater, que ce sont là de vrais plans de campagne et de bataille pour ‘agresser’ ‘séduire’ et ‘circonvenir’ le chaland dans le but de le pousser à acheter même, ou surtout, s’il avait l’idée de ne pas acheter ou d’aller acheter ailleurs…
A y bien regarder l’on se croirait en permanence en temps de guerre…
Car ce sont là des termes bien agressifs vous en conviendrez…
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Mais le père Noël lui, loin d’être un sot, se moquait un peu de tout cela… Il faisait bravement ce qui lui était demandé, revêtait le costume de son métier de père Noël et s’en allait au coin de la rue distribuer les Cougnolles comme il lui était recommandé… Et vu qu’il était un père Noël un peu particulier et très indépendant dans son esprit et ses opinions, il ne se privait pas de garder en lui, tenace, le droit de décider de donner plutôt une Cougnolle de plus là où il en percevait le besoin, le vrai besoin, ou la vraie nécessité non seulement de faire plaisir mais aussi, mais surtout, d’apporter un peu de luxe dans les chaumières où les Cougnolles n’étaient pas denrées courantes durant les fêtes de Noël… Car ces Cougnolles étaient très chères s’il fallait les acheter… Même, et il le savait fort bien le père Noël, même si celles qu’on donnait « gratuitement » étaient fabriquées à partir de matières premières de moindre qualité et traitées avec moins de soins que le reste des marchandises que vendait la boulangerie, néanmoins, elles étaient fort bonnes et faisaient plaisir à ceux qui les recevaient.
Or donc, voilà notre père Noel qui s’en allait de par les rues son panier à la main au moment où nous le quittions… Sa rencontre avec la petite Adélie l’ayant profondément bouleversé, vous pouvez l’imaginer …
Il lui restait encore deux heures à officier et c’est d’un pas nonchalant qu’il allait dans les rues du centre tout en songeant intensément à la petite fille et à tous ce qu’elle lui avait raconté de ses rêves et de ses soucis de vie d’enfant …
– « Ho Ho !.. »
Se dit-il,
– « Une liseuse et un livre des Mille et une Nuits, voilà ce qui lui faut à notre petite Adélie … Voyons voyons voyons voir… »
Bougonnait-il dans sa barbe…
– « Comment allons nous procéder ?… »
Bien sûr, le père Noël avait dans sa poche un tas de bons d’Achat … Mais bien sûr aussi que ces bons d’achat ne lui appartenaient pas … Il ne pouvait en faire usage lui-même et d’ailleurs cela était parfaitement contraire aux recommandations… D’autant que nous avons à faire à un père Noël fort scrupuleux et honnête qui même s’il estimait bien souvent qu’un petit nombre de gens avaient bien de trop à dépenser eu égard à la multitude de gens qui en avaient trop peu, il se gardait bien d’agir autrement que dans la loyauté et la probité.
– « Epineux problème mon ami Stéphane. »
(Il s’appelait Stéphane le père Noël)
– « Epineux problème que voilà mon vieil ami !… Tu as promis à cette enfant de lui apporter une liseuse pour sa maman et ce joli livre de contes dont elle rêve, tu as tout intérêt à mettre en œuvre pour y parvenir !… Sans quoi, foi de père Noël, tu n’oseras plus te regarder dans le miroir demain matin pas vrai ?.. »
– « Vrai ! »
Se dit-il…
– « Bien vrai ! »
Tout en devisant ainsi avec lui-même il était arrivé dans la rue du centre la plus fréquentée où se trouvaient les boutiques les plus huppées et les plus chères … Et voilà notre bon père Noël qui se met à faire du lèche-vitrines !…
Vous savez bien, le lèche-vitrines, c’est une de ces pratiques également inventées, vantées et entretenues depuis quelques décennies par le marketing et qui consiste à se promener sur les trottoirs et à ne pas rater le moindre magasin pour regarder ce qu’il propose dans ses étalages… Une pratique fort prisée de nos jours, et bien sûr fermement conseillée par les commerçants qui se font fort de décorer leurs devantures pour les rendre les plus attractives et séduisantes possibles… C’est ainsi que l’on finit par se marcher sur les pieds devant les vitrines, par se cogner les uns dans les autres, ou alors par se retrouver à babiller tout seul devant la grande vitre parce que le copain, la copine, la maman ou le papa sont déjà partis plus loin et que l’on ne s’en est pas aperçu… Si, je peux vous promettre que des choses pareilles arrivent, j’ai déjà assisté à semblable incident … Qu’à cela ne tienne…
C’était bien curieux de voir le père Noël se livrer à cette pratique, lui qui en général se trouvait plutôt au milieu des trottoirs afin que les gens puissent le bien voir… Ainsi flânant et observant le contenu des vitrines il cherchait à repérer le magasin où la petite Adélie aurait bien pu admirer cette fameuse liseuse en soie avec de jolis dessins dont elle lui parlait d’un ton si élogieux…
– « Une liseuse … »
Se dit le père Noël …
– « Cela ne pourrait se trouver que dans un magasin de lingerie ou de vêtements de nuit … Et en général les deux se vendent dans le même commerce … Voyons, un magasin de lingerie où donc y en a-t-il un ?… Ah !… Voilà ! Je me souviens à présent … Dans la rue de la Fontaine si si !… Il y en a même deux là dans la même rue !… Et ils sont l’un en face de l’autre ou presque …. »
Hâtant le pas, il se dirige alors vers la rue de la Fontaine et s’arrête devant le premier magasin de lingerie qu’il rencontre pour en scruter la vitrine …
– « Bon !… Elle m’a bien dit la petite qu’elle avait vu la liseuse en vitrine… A moins qu’elle ne soit vendue et qu’il ait fallut prendre celle qui était exposée je devrais bien la retrouver … Si seulement elle m’en avait dit la couleur … »
Rien de ce genre dans le premier magasin. Soit, il traversait … Sur le passage il avisait une famille qui arrivait vers lui avec trois enfants et s’arrêtait à leur hauteur pour leur donner une Cougnolle et un bon d’achat… Car, tout de même, là au beau milieu de tous ces commerces, il ferait tant qu’on le voit déambuler paisiblement comme tout public sans s’acquitter de sa tâche. Il ne tenait pas à perdre son emploi de père Noêl. Une fois les Cougnolles distribuées à la famille, il se dirigeait vers le magasin et ô merveille… Là… Juste là au milieu de l’étalage se trouvait un mannequin, vous savez bien de ces poupées habillées qui ressemblent à s’y méprendre à de vrais humains et que l’on installe dans les vitrines, un mannequin donc sur lequel, ô joie … Une belle liseuse en soie, couleur ivoire, brodées ton sur ton de belles grandes arabesques … La liseuse avait un col en velours très fin, une ceinture bien longue et de jolies manches larges s’évasant vers le bas …
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Le père Noël fit entendre un :
« Ho ! Ho ! Ho ! »
Sonore, comme il sait si bien le faire, tellement il était content d’avoir déniché ce qu’il cherchait… A ce moment précis, sur le trottoir pas loin de lui, arrivaient une vieille dame et une plus jeune lui donnant le bras. Il s’avançait vers elles et leur demandait :
– « Que diriez-vous d’une bonne Cougnolle assortie d’une bonne œuvre mesdames ?… »
– « Une Cougnolle ?… Une bonne œuvre père Noël ?… »
Demandèrent les deux dames un peu étonnée …
– « Je vais vous raconter un secret … »
Leur dit alors le père Noël …
– « Voyez vous, il se trouve que j’ai pour mission ce soir même, d’apporter un cadeau à la maman d’une petite fille qui n’a pas assez d’argent pour acheter ce dont elle rêve. Alors je me suis dit que je le ferais bien moi-même. Seulement moi, je suis un vieux monsieur, je ne suis pas de ces contrées vous ne l’ignorez, et il m’est très difficile d’estimer exactement les tailles et les spécificités des genres en matière de lingerie féminine. Comme vous le savez, je ne suis que le père Noël, et dans mon pays là-bas très loinain je n’ai guère à m’inquiéter de ce genre de choses. Mon domaine, en particulier, ce sont les jouets… Alors j’aurais aimé vous demander si vous pourriez me conseiller dans l’achat d’une liseuse. La petite fille dont je vous parle, elle s’appelle Adélie, m’a demandé de lui apporter une jolie liseuse en soie avec des dessins brodés dessus pour l’offrir à sa maman. »
Et se tournant vers la vitrine pour leur montrer le vêtement il ajoute :
– « Je suppose que voilà l’habit dont il s’agit mesdames ? »
– « En effet !… »
Répond le dame la plus âgée,
– « Il s’agit bien d’une liseuse et elle est en soie avec des broderies main d’ailleurs … Une fort belle pièce s’il en est !… »
– « Et fort coûteuse aussi .. ; »
Avait à dire d’un ton pincé la dame plus jeune.
– « En effet … »
Fit le père Noël tout abasourdi d’en lire le prix.
– « Mais père Noël … »
Demandait la vielle dame,
– « Comment allez vous faire pour acheter un vêtement de pareil prix ? »
– « Bah … »
Répondait celui-ci …
– « Nous verrons bien une fois arrivé dans le magasin. Je vous remercie fort aimablement mesdames, la bonne œuvre est accomplie. J’ai à présent toutes mes assurances concernant l’habit et je vous offre en récompense non pas une mais deux Cougnolles pour la peine ainsi que quatre bons d’achat que vous pourrez utiliser dans n’importe quel magasin du quartier. »
– « Bien merci à vous père Noël ! »
Dit la vieille dame en riant comme une jeune fille. L’autre dame de ce temps rangeait prestement les deux Cougnolles dans le cabas qu’elle avait à la main et glissait tout aussi vite les bons d’achat dans sa poche de manteau et tout en reprenant le bras de la dame plus âgée lui dit :
– « Allons à présent maman, il est temps !… Nous sommes attendues ! »
– « Minute ma fille … »
Dit la dame âgée. Et fouillant dans son porte-monnaie elle en retirait un gros billet de banque pour le tendre au père Noël.
– « Mais maman !… »
Dit la fille toute suffoquée,
– « Que fais-tu là ?… »
– « Une bonne œuvre ma fille voilà ce que je fais !… »
Lui répond sa vielle mère,
– « Une bonne œuvre vois-tu je fais là ! Tenez père Noël !… Allez donc acheter cette jolie liseuse pour la maman de votre petite protégée !… Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de faire plaisir … »
– « Mais madame … »
Dit le père Noël tout confus,
– « Pas du tout voyons, pas du tout du tout !… Là n’était nullement mon intention !… Je vous demandais seulement de vouloir bien me confirmer que l’habit était une liseuse, mais je trouverais dans mes économies de quoi contenter la petite fille … Ne vous en faites aucun souci … Non non non … Je ne puis accepter ce don !… »
– « Prenez ! »
Insistait la dame.
– « Prenez cet argent et n’en faites cas !… J’ai toujours rêvé d’avoir une aussi jolie liseuse moi et je serais ravie de savoir qu’une maman malade la trouvera sous le sapin au minuit ou demain matin !… Allons mon brave homme, je sais bien moi … »
Lui dit-elle en lui faisant un clin d’œil de connivence,
– « Que dans votre lointain pays là-bas vous n’êtes pas plus riche que bien des gens d’ici !… Permettez moi de faire ce geste … Vous m’en rendrez le cœur heureux !… »
– « Mais enfin maman, je ne te comprends pas !?… Pourquoi insister !?… Tu mets cet homme mal à l’aise voyons, ne le vois-tu pas ?… Il ne t’a rien demandé ?… Cesse donc de te faire remarquer !… De quoi te mêles tu enfin ?… »
– « Je me mêle, ma fille, de ce qui me regarde !… »
Dit la vieille dame sur un ton sans réplique,
– « Et pour autant que je sache je suis encore en mesure de le faire. Ce serait plutôt à toi que je devrais faire cette observation !… Cela ne te regarde nullement si je décide, oui ou non, de permettre au père Noël de s’acquitter de sa mission ! »
– « Hola !… »
Fit le père Noël de plus en plus ennuyé par la tournure que prenaient les évènements …
– « Holà mesdames !… Ne vous fâchez donc point !… Je suis vraiment confus de vous avoir dérangé pour si peu … »
– « Mais … Vous ne nous dérangez nullement mon ami ! »
Répond la vieille dame d’un ton décidé.
– « Ce que je fais de mon argent et de ma vie ne regarde que moi jusqu’à nouvel ordre je crois !… Tenez … »
Ajoute-t-elle en lui tendant à nouveau le billet :
– « Prenez cet argent !… Il y en a bien assez pour que vous puissiez aussi envisager d’acheter un cadeau pour la petite fille je pense !… Et puis vous avez aussi des bons d’achat !… Veux-tu bien rendre ces bons d’achat au père Noël ma fille ? Il en a plus le besoin que nous et il en fera bon usage n’en doutons pas !… »
Demandait-elle en se tournant vers l’autre dame qui les reprit à contrecœur et faisant une grimace d’une franche laideur en fouillant dans sa poche pour les rendre au père Noël.
– « Voici le tout père Noël !… Et l’argent, et les bons d’achat !… Je suis sûre qu’ils vous serviront !… »
Toutes ces fantaisies sur le trottoir avec pour principal protagoniste un père Noël en grande tenue un panier de Cougnolles au bras n’avait pas manqué d’attirer du public … En vérité, autour des deux dames et du père Noël se tenaient nombre de gens curieux ou simplement compatissants qui regardaient de tout leurs yeux et écoutaient de toutes leurs oreilles. Même d’ailleurs la commerçante du magasin de lingerie et les deux vendeuses étaient venues s’ajouter sur le pas de porte. Il est vrai que voilà spectacle que l’on n’a pas coutume de voir… Improvisé et inattendu !… Le père Noël, à la vue de tout ce monde, se sentait un peu dépassé mais se reprenant vite fait il se mit à distribuer aux uns et aux autres et des Cougnolles et des bons d’achat … Tout le monde pouvait en profiter, pour le coup, c’était la fête dans le quartier … Enfin, quand finalement la mère et la fille furent parties et les badauds dispersés, le brave père Noël rentrait dans le magasin. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la vendeuse venir vers lui avec deux jolis paquets superbement emballés dans du papier rouge et or et enrubannés de velours rouge scintillant.
– « Voici père Noël !… La liseuse pour la maman, et une jolie robe de nuit pour la petite fille !… Nous avons pris un modèle pour douze ans … Cela devrait aller sans doute ?…
– « Oh ben … Je pense bien oui … »
Répond le père Noël tout surpris … Décidément, voilà que c’était Noël pour le père Noël !… Prenant l’argent que la dame venait de lui donner il le tendit à la vendeuse mais la commerçante de derrière son comptoir arrêtait son geste disant :
– « Non !… Non non !… Vous n’avez pas besoin de nous les payer !… C’était la dernière liseuse et elle est resté durant un mois sur le modèle en vitrine. De toute façon nous aurions du la vendre au rabais et puis nous vous connaissons père Noël, depuis le temps que vous venez aux fêtes ici dans nos rues !… Vous êtes un très brave homme, nous le savons … Prenez, prenez donc !… C’est Noël ce soir et nous sommes bien contentes toutes les trois d’offrir ce cadeau à la maman et à la petite… N’est ce pas les filles ?… »
Dit la patronne en se tournant vers les vendeuses,
– « Nous sommes ravies père Noël de vous permettre de faire plaisir à cette petite fille. Allez donc tranquille, c’est à vous !… Et la robe de nuit, si elle est un peu trop grande, ce ne sera pas bien grave. On dort aussi bien dans une robe de nuit trop grande et même bien mieux que dans une robe de nuit qui est trop petite !… »
Ce disant la bonne dame partait d’un éclat de rire qu’entonnaient en chœur les deux filles et même le père Noël. Ce qui eut pour effet que des personnes, toute étonnées, s’arrêtaient devant le magasin et même y entraient par curiosité, espérant percer le mystère de cette insolite hilarité entre un père Noël et des vendeuses de lingerie et de robes de nuit. Sur quoi le père Noël, fidèle à sa tâche et à ses obligations, rangeant d’abord soigneusement dans la poche de sa veste le fameux billet de banque, reprenait à nouveau son panier et distribuait des Cougnolles et des bons d’achat aux nouveaux arrivés.
Enfin, après des salutations joviales et des bons vœux échangés il repartait dans la rue, panier au bras, dans lequel il y avait à présent deux magnifiques cadeaux qui y trônaient et même en dépassaient.
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Restait le livre de contes …
Cette fois, pas de doute, il allait pouvoir l’acheter …
Le billet de banque que la vieille dame lui avait donné allait largement le lui permettre et il avait aussi quatre bons d’achat, ne l’oublions pas. Sans doute même qu’il pourrait aussi trouver un joli cadeau de plus pour la maman… Ainsi elles auraient deux cadeaux chacune !…
Ca alors, Adélie n’en reviendrait pas …
Partant d’un bon pas, un peu pressé déjà vu l’heure tardive, et par peur que la grande librairie de l’avenue des Platanes ne soit fermée avant son arrivée, le père Noël pour une fois ne s’arrêtait plus en chemin pour distribuer des Cougnolles d’ailleurs, en fait de Cougnolles, il ne lui en restait quasiment plus…
De loin il voyait l’enseigne de la grande et belle librairie encore allumée !…
– « Ah quelle chance !… »
Dit-il tout en se pressant et entrant dans le magasin.
Arrivé près de la caisse il s’adressait à la vendeuse :
– « Je cherche, Madame, un livre de Contes pour Enfants … »
La vendeuse, un rien surprise, observait le père Noël qu’elle avait vu passser devant la librairie un bon nombre de fois durant la journée et lui dit :
– « Un livre de contes ?… Euh … C’est pour vous père Noêl ?… »
Avec une mimique un peu ironique.
– « Non ce n’est pas pour moi !… »
Réplique le père Noël en s’esclaffant.
– « Pas du tout même !… C’est pour en faire cadeau à une petite fille !.. Quoi de plus logique pour un père Noël, dites moi, que de faire cadeau d’un livre de contes à une petite fille ? »
– « Ca c’est bien vrai ! »
Dit la vendeuse riant elle aussi, enfin mise à l’aise par le regard si gentil de ce père Noël si particulier.
– « Et quel genre de livre puis-je vous proposer père Noël ? »
– « Ce n’est pas compliqué Mademoiselle. Il me faut le livre de Contes des « Mille et une Nuits » … La plus belle édition, celle avec toutes les images, un livre très gros, très grand et très cher si j’ai bien tout compris … »
– « Eh bien, vous savez bien ce que vous voulez vous au moins ! »
Dit la vendeuse en éclatant de rire.
– « Oh moi… Je ne sais peut-être pas toujours ce que je veux… Mais ce qui est sûr c’est que Adélie, elle, elle sait le livre qu’elle aimerait recevoir comme cadeau de Noël. L’avez-vous dites moi ? »
– « Bien sûr oui que nous l’avons … Et même je vais vous dire que nous n’en avons pas vendu tant que cela de cette série. Il est un peu cher il est vrai, et puis les parents n’offrent presque plus de livres de contes à leurs enfants. En plus on en trouve, certes médiocres mais néanmoins, dans les chaînes de supermarchés. Et puis d toute façon, ils ont de moins en moins de succès hélas. C’est dommage d’ailleurs mais que voulez-vous … Avec la télévision, les ordinateurs et tous ces jeux électroniques, les contes eux, ils deviennent désuets …
Sur ces mots elle se dirigeait vers le rayon de livres pour enfants et prenait là un magnifique livre, immense, épais, dont la couverture toute brillante et bleue était parsemée d’étoiles dorées et de lunes.
Revenue à la caisse près du père Noël, elle lui présentait le livre disant :
– « Voyez comme il est beau !… De la plus belle qualité !… Toutes les pages sont glacées, la tranche du livre est dorée, il y a une cordelière en soie pour signet, chaque page de gauche porte un dessin, chaque page de droite porte le texte … Et voyez … »
Ajoutait encore la vendeuse toute fière et même émue en paginant précautionneusement le beau livre de contes …
– « Chaque conte commence par une lettrine dorée … De la calligrahie père Noël !!! Un vrai livre précieux, un livre rare, comme il ne s’en fait plus guère … Et puis, des contes merveilleux, des contes qui tous font rêver !.. De contes qui nous viennent des lointaines contrées arabes, des palais et des sables, des contes qui ont mille et un ans !… Oh !… Elle sera contente la petite fille ! Vraiment !… C’est un magnifique cadeau qu’elle a demandé là… Je vous l’emballe dans un joli papier oui ? »
– « Bien sûr ! »
Approuvait le père Noël !…
– « Et si vous aviez du papier avec des étoiles dorées ce sera parfait !… Assorti au livre !… Mais, dites moi mademoiselle… J’y pense … Si vous vouliez offrir en cadeau un livre à votre maman, que lui offririez vous ?… «
– « Ah !.. »
Commençait la vendeuse,
– « La question est d’importance…. Il est bien difficile de juger du goût des lectures sans connaître la personne … Mais à tout prendre, en cette période de fête, que diriez vous d’un très beau livre de recettes de cuisine du monde entier ?… J’en ai un aussi grand que ce livre de contes, et aussi épais et aussi beau !… Ne serait-ce pas là une bonne idée ?… »
– « Excellente idée mademoiselle, vous n’auriez pu mieux me conseiller ! Des recettes du monde entier !… Ca alors, je n’y aurais jamais songé… »
En lui-même il commençait à se demander si l’argent suffirait mais sans doute que oui se disait-il, si le billet de la dame devait suffire pour la liseuse, qui était très chère, sûrement qu’il paierait bien les deux beaux livres qu’il se proposait d’acheter …
– « Emballez les donc tous les deux, et séparément bien sûr s’il vous plaît !… L’un pour la maman et l’autre pour l’enfant … Et dites moi mademoiselle, combien cela me coûtera-t-il ?… J’ai des bons d’achat, je peux les utiliser, c’est une personne qui me les a rendu… Si vous voulez bien, au cas où je n’aurais pas assez d’argent vous comprenez … »
– « Attendez père Noël … »
Dit la demoiselle,
– « Je vais aller demander à la patronne. Peut-être pourrions-nous vous faire un prix sait-on jamais … Qui ne risque rien n’a rien … »
Ajoutait-elle encore en lui faisant un joli sourire avant d’aller vers l’arrière du magasin…
Il commençait à se faire tard. Quelques clients restaient errer entre les rayons, indécis sur leur chois, d’autres attendaient à la caisse. Le père Noël décidait de leur donner les dernières Cougnolles qu’il avait encore dans son panier et les bons d’achat qui lui restaient à distribuer …
– « Tenez ! Prenez les. Vous pourrez les faire valoir sur vos achats ici même et ce soir ! »
Leur dit-il d’un ton jovial en les distribuant.
Entretemps la patronne de la librairie arrivait à la caisse.
– « Alors père Noël, vous faites vos emplettes ? »
– « Eh oui Madame, j’ai promis des cadeaux à une petite dont la maman est souffrante et qui n’a pas de biens gros moyens pour lui faire un joli cadeau ni même n’a l’espoir d’en recevoir un pour elle-même… »
– « Quel brave homme vous êtes père Noël !.. Alors que sûrement vous avez déjà finit toutes vos distributions, voilà encore que vous allez devoir passer par les toîts et les cheminées ce soir !… »
Lui répond la patronne d’un ton complice. Et se tournant vers la vendeuse elle lui dit :
– « Juliette, vous pouvez faire une ristourne de 20 % sur la totalité de son achat au père Noël !… Et vous déduirez la valeur de six bons d’achat du tout en surplus !… Tout de même voilà des années que nous le connaissons n’est ce pas et nous allons l’aider à faire cette bonne action. »
– « Merci ma bonne dame … »
Dit le père Noël tout surpris de cette générosité inusitée. Il n’en revenait pas !… C’était presque des miracles qu’il vivait ce soir !… Des miracles de Noël !… Lui qui avait dit à Adélie que les miracles il ne pouvait pas les lui promettre, il en était pour ses frais, c’est bien le moins que l’on puisse en dire…
Enfin, une fois les livres emballés dans de jolis papiers, une fois enrubannés eux aussi de satin et d’une myriade de petites étoiles que la vendeuse parsemait encore sur les deux cadeaux, une fois réglée la note, une fois que toutes les Cougnolles qui lui restaient étaient distribuées, une fois que les bons d’achat eux aussi avait été donnés à la ronde aux quelques clients restant, le père Noël s’en allait non sans avoir salué tout un chacun en leur souhaitant un bien joyeux Noêl …
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Une fois dans la rue, les paquets dans son panier qu’il tenait encore à son bras, il s’en fut en direction de la boulangerie, là où il allait devoir rendre des comptes et reprendre ses habits civils …
Arrivé à la boulangerie celle-ci était sur le point de femer.
– « Ah !… Père Noël !… Vous voilà enfin !… Mais dites mois donc, vous avez bien tardé ce soir ?!… Nous nous apprêtions à fermer !… Où étiez vous !?… Et qu’avez-vous là dans votre panier ?… Des cadeaux ?… Toutes les Cougnolles sont parties ? Vous avez tout distribué ? Vous n’en avez pas même gardé une seule pour vous ?… »
– « Oh je n’en ai pas besoin madame ! »
Répond-il à la boulangère dont il sait d’expérience que la générosité n’est que feinte manière.
– « Vous m’en aviez déjà donné hier … Par contre, j’ai une faveur à vous demander … »
– « Une faveur ? Dites toujours père Noël, nous verrons bien … »
– « Eh bien madame, si je puis me permettre, j’aimerais garder mon costume ce soir … Voyez vous, j’ai une importante mission à accomplir et elle ne se peut en habit civil. Il faut absolument que j’aille dans une famille, composée d’une maman et de sa fille, pour y aller déposer les cadeaux que vous voyez dans mon panier. Mais vous comprenez, il faut que j’aille là-bas habillé en père Noël, c’est impératif !… Car bien sûr il faut que l’effet soit complet … Il me serait difficile d’expliquer à cette enfant que je voyage incognito comprenez vous !…. »
– « Ah ah ah ah ! En voilà une bien belle de requête mon brave homme ! »
S’exclamait le boulanger qui avait tout entendu de derrière son comptoir où il comptait ses deniers.
– « Mais bien sûr voyons que vous pouvez le garder le costume ! Cependant, ne craignez vous de vous faire remarquer dans votre quartier quand vous y retournerez ce soir ? »
– « Peu importe … »
Dit le père Noël.
– « D’ailleurs les gens de mon quartier seront déjà tous dans leurs maisons à fêter le Noël. Et puis un soir comme celui-ci, quoi de plus naturel que de rencontrer le père Noël, pas vrai ? »
– « Bien vrai ça ! »
Dit encore le boulanger s’esclaffant de plus belle.
– « Tenez, nous avons là quelques pains qui nous restent, voulez vous les emporter pour les donner aux enfants de votre voisinage ? »
– « Bien certainement ! »
Dit le père Noël.
– « D’ailleurs, avant d’aller porter les cadeaux, je repasserais chez moi pour tranquilliser mon épouse. Déjà que j’ai tardé. Je reprendrais mes vêtements civils si vous permettez et je vous ramènerais le costume lundi … Demain c’est fête et j’ai de la famille qui viendra nous voir… »
– « En ordre ! »
Dit le boulanger et ce disant il prit quelques beaux pains et même encore quelques Cougnolles qu’il déposait dans le panier du père Noël.
– « Voilà mon cher !… Vous êtes servi ! Et nous nous reverrons lundi ! »
Ensuite, le père Noël allait derrière, à l’office, pour récupérer ses vêtements civils qu’il rangeait dans sa besace et revenant dans la boutique saluait les boulangers avant de s’en aller. Puis, se ravisant, s’adressant à la boulangère lui demande :
– « J’aimerais vous demander encore un petit plaisir madame … Pourriez vous m’emballer une des Cougnolles dans un emballage cadeau s’il vous plaît ?…
– « Bien sûr ! »
Dit le boulanger qui avait tout entendu à nouveau.
– « Emballe une des Cougnolles s’il te plaît Astrid !… »
La boulangère, un peu réticente, se mit à la besogne et emballait la plus grande Cougnolle dans un papier de soie puis dans un papier doré avant de tendre le paquet au père Noël.
– « Pourriez-vous aussi mettre un ruban madame s’il vous plait ? »
– « Ah !.. Pas de ruban cette année ! Nous n’en avons mis pour personne de ruban cette année !»
Rétorquait la boulangère …
– « Pas de ruban ? »
Dit le père Noël.
– « Comment ça pas de ruban madame ?… Mais un cadeau sans ruban, madame, ce n’est pas un cadeau !… Je vois d’ailleurs que vous avez là une bobine de ruban bleu !?… Il n’en faut pas beaucoup, c’est pour lui donner de l’allure à mon cadeau comprenez vous ? »
– « Mais c’est du ruban bleu !… Ce sera moche du ruban bleu sur le papier doré de la boulangerie ! »
S’exclame la boulangère qui aurait tout autant aimé en rester là pour ce soir.
– « Mais non va madame, ce ne sera pas moche !…
Lui assurait le père Noël.
– «Faites confiance à votre ruban bleu !… Il provoquera sans nul doute un sourire dans les yeux croyez moi ! »
La boulangère, faisant contre mauvaise fortune bon cœur et pour être quitte de cette affaire et de sa journée de boulangère, coupait de mauvaise grâce un morceau de ruban bleu et le nouait autour de la Cougnolle emballée cadeau dans un papier doré.
– « Voilà ! C’est du plus bel effet croyez moi ! »
La rassurait le père Noël. Et sur un cordial :
– « A lundi alors monsieur ! Bien l’bonsoir madame et belle veillée de Noël aussi !… »
Le voilà parti, notre père Noël, en grande tenue, ses vêtements dans son sac, ses cadeaux bien en vue au dessus des pains et des Cougnolles dans son panier qu’il tenait à son bras.
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Dans la ville ce soir là un père Noël se dirigeait vers la gare vicinale, un père Noël prenait le bus jusqu’en banlieue, un père Noël entrait dans un immeuble d’appartement sociaux, un père Noël s’arrêtait à tous les étages où il savait se trouver des familles dans le besoin, déposant, après avoir sonné aux portes, des pains et des Cougnolles avant de rentrer dans son appartement où son épouse, toute étonnée, le voyait rentrer en habit et en apparat de père Noël.
A la main il tenait encore un bon pain bien frais, le déposait sur la table de la cuisine puis dit à sa vieille après lui avoir donné un baiser tout doux sur le front :
– « Ma bonne, je n’ai pas fini ma tournée … Il me faut encore retourner en ville !… Vers onze heures je reprendrais le chemin pour aller déposer ces cinq cadeaux que tu vois là dans mon panier. Je vais aller les déposer chez une petite fille qui espère bien les recevoir encore ce soir … Mais avant cela, j’aimerais manger, tu sais, je suis fourbu et d’ailleurs, j’ai plein de choses à te raconter … »
Alors l’épouse du père Noël, toute éblouie de voir son homme presque comme une apparition devant elle lui dit :
– « Assieds toi donc mon ami. Je comprends que tu sois vanné !… Quelle journée !… Je t’ai préparé un magnifique gigot, comme tu les aimes, à l’Irlandaise … Asseyons nous tous deux, mangeons à notre faim, et raconte moi tout ça … »
Ainsi, ce soir là, dans la chaumière modeste du père Noël, Adélie fut la vedette. L’homme, tout en mangeant, racontait à son épouse les aventures qu’il avait connues, les confidences qu’il avait reçues, et les péripéties qui avaient suivi la rencontre avec la petite fille.
Enfin, vers onze heures du soir, il remettait son bonnet sur sa tête, sa besace à son dos, son panier à son bras, garni des cadeaux et de la Cougnolle emballée et après avoir doucement embrassé son épouse il redescendait l’escalier de son immeuble de banlieue et se dirigeait vers l’arrêt du bus pour retourner au centre ville, le cœur tout ému, battant et content de la surprise qu’il s’apprêtait à faire à la petite fille et à sa maman.
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RED_BAKKARA
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